Romance historique – Régence anglaise – 1ère édition juin 2024 – Disponible en poche et numérique.

  • Résumé
  • Tu l’as lu ?
  • Mon petit mot
  • Prologue

Résumé

Londres, 1812
Artemis se marie demain… avec un homme rencontré hier ! Ce n’était clairement pas dans ses projets immédiats : elle était très heureuse à Londres, indépendante et libre de mener sa vie comme bon lui semblait ! Mais son grand-père, l’unique famille qui lui reste, se meurt, et comme il n’y a pas d’héritier mâle, toutes les possessions de la famille vont revenir à la Couronne. Hors de question de se retrouver démunie et à la rue, même si sa seule échappatoire est un mariage précipité. Après tout, s’ils ne le consomment pas, il peut être annulé, non ?
Le seul souci ? Son mari, Andrew Alton, duc de Shrewsbury. S’il était dans la confidence et partant pour une fausse union, il est surtout dangereusement séduisant… Ses yeux clairs acérés semblent sonder l’âme d’Artemis, ses caresses effleurées lui enflamment les sens, et résister au désir est un combat de tous les instants !

Tu l’as lu ?

Si toi aussi tu as lu ce roman, n’hésite pas à laisser ton avis sur Amazon – ainsi que sur les plateformes de lecture (de type Babelio, Livraddict, etc.) si le cœur t’en dit ! C’est ton avis qui oriente les futurs lecteurs et lectrices, et qui contribue à faire connaître le roman. D’avance, je t’en remercie !

Mon petit mot

Avec ce roman, je fais mes premiers pas dans l’univers de la Régence anglaise. En étant fan de Jane Austen, voilà qui était pour moi hautement symbolique ! J’ai pris grand plaisir à explorer cette période historique, à créer une héroïne forte et indépendante confrontée à un monde d’hommes… J’espère que tu aimeras aussi Andrew et Artemis, et leur histoire d’amour atypique.

Prologue

Sharp Hall, Staffordshire, 1801.

De tout temps, dans tous les milieux, il est des individus contre qui le sort semble s’acharner avec, parfois, ce qui ressemble fort à un raffinement de cruauté.

Ainsi en allait‑il de la petite Artemis Sharp, née de parents aussi fantasques l’un que l’autre qui ne trouvèrent mieux que de partir visiter l’Italie en abandonnant leur unique enfant, alors âgée de six ans, à un grand-père qui savait énormément de choses sur des sujets divers et variés, sauf sur la manière d’élever convenablement une petite fille.

Archibald Sharp, marquis de Monthermer de son état et insouciant de nature, passa l’été à jouer avec la petite, lui composant des chasses au trésor dans le parc et le manoir familiaux. Mais, quand la terrible nouvelle arriva, il ne sut que faire.

Son fils Hector et son épouse avaient trouvé la mort dans un naufrage, au large de l’île de Malte.

Alors, comme le chagrin le tiraillait et qu’il ne savait que faire de cette enfant devenue si encombrante, Monthermer décida de voyager afin d’agrémenter sa collection de curiosités de nouvelles statuettes antiques et de quelques animaux empaillés au pelage exotique. Il confia la petite Artemis, sa seule famille désormais mais qui ne pourrait pas hériter ni du titre ni du domaine, à une préceptrice rapidement recrutée par le biais des petites annonces.

Or, Mme O’Connor souffrait de la perte de sa propre fille. Son cœur glacé prenait plaisir, parfois bien malgré elle, à tourmenter Artemis, cette fille de substitution que le destin avait mis sur sa route, si proche en âge de sa défunte Rose… Le seul crime de l’enfant était de posséder encore un cœur qui battait, mais Mme O’Connor ne pouvait le lui pardonner.

Si seulement Archibald Sharp s’était davantage informé sur sa nouvelle employée ! Si seulement il n’avait pas été trop aveuglé par sa propre peine pour déceler celle des autres…

Si seulement.

La jeune Artemis ne devait pas uniquement ses maudites taches de rousseur et son prénom excentrique à l’influence de son grand-père… Elle avait aussi hérité de lui un franc esprit d’indépendance et cette perpétuelle obstination qui pousse les gens les plus sensés à se mettre en danger.

Aussi se tenait‑elle, en ce jour d’automne de sa neuvième année, debout face à sa préceptrice en s’efforçant de ne pas trembler.

— Est‑ce vous qui avez renversé ce flacon ? J’attends.

Artemis inspira à fond, redressa le menton. Autant affronter Mme O’Connor, puisque de toute façon elle serait punie. Avec le temps, elle avait appris que les pleurnicheries ne rendaient sa préceptrice que plus cruelle.

— Oui, c’est moi.

— Vous ne pouviez pas faire attention, espèce de petite peste ?

Il y avait cela, aussi. Les insultes. Comme grand-père Archie ne s’intéressait nullement à son sort, sa préceptrice avait une totale liberté avec elle… Même si elle dépassait les bornes, personne ne prendrait la défense d’Artemis. Jamais.

Elle serra les dents en voyant Mme O’Connor se diriger vers le placard de la salle d’eau, où elle rangeait la vieille ceinture à boucle d’argent qu’Artemis redoutait plus que tout. La fillette tressaillit malgré ses bonnes résolutions. Elle se concentra pour dénuer son visage de toute expression. Seul son cœur, qui battait plus fort qu’un tambour de guerre, trahissait sa peur.

Quand je serai plus grande, quand je n’aurai plus besoin de préceptrice…

— Levez votre robe. Plus haut !

Il ne servait à rien de discuter, alors Artemis obéit. Elle souleva ses jupes presque jusqu’à ses dessous, exposant ainsi une large part de chair vulnérable.

— Vous êtes un véritable fléau ! siffla Mme O’Connor. Un embarras. Ce n’est pas étonnant que vos parents vous aient laissée ici et que votre grand-père ne veuille plus vous voir, lui non plus.

Artemis sentit son sang bouillir de colère mais ne le montra pas. Pas plus qu’elle ne montra sa douleur lorsque la ceinture s’abattit sur ses cuisses.

Quand je serai plus grande, elle n’aura plus le droit de me battre. Il suffit d’attendre.

— Et dire… que c’est à moi… de vous supporter ! haleta Mme O’Connor en abaissant son bras sans relâche. Je vais vous apprendre… l’obéissance !

L’obéissance. La soumission. Tout ceci n’était qu’un leurre : au plus profond d’elle-même, Artemis s’endurcissait en prévision du jour béni où elle serait libérée de cette femme malveillante. Elle fixa son esprit sur le souvenir de son aïeul, qu’elle n’avait pas revu depuis Noël dernier, afin de s’échapper de la douleur qui brûlait ses cuisses. Grand-père Archie s’était montré agréable, avant la tragédie… Avant de faire preuve d’une telle négligence à son égard.

Tout était de sa faute, à lui ! Tout. Même le naufrage… N’était‑ce pas lui qui avait soufflé cette idée d’aller visiter une ville en ruine, près d’un volcan italien, à ses parents ? Lui, qui s’était montré si tyrannique qu’Hector et sa femme avaient souhaité partir le plus loin possible de Sharp Hall ?

Le dernier coup de ceinture lui griffa la peau, à cause de la boucle en argent, et elle lâcha un cri étouffé qui ravit Mme O’Connor.

— Voilà qui devrait vous passer l’envie de toucher à tout. Maintenant, vous allez éponger vous-même le parfum que vous avez renversé et nettoyer toute la salle d’eau ! Cela allégera le travail de la bonne et vous donnera une idée de la place qui est la vôtre.

Artemis lutta pour lui adresser un regard vide de toute expression, lâcha sa robe qui retomba sur ses jambes meurtries. Alors qu’elle allait chercher une serpillière, elle se jura de devenir une femme libre, affranchie de toute oppression.

Oui, quand je serai plus grande, je ne laisserai personne m’imposer quoi que ce soit !