Romance historique française — Provence — 1ère édition avril 2015 — Disponible en numérique et broché grand format.
- Résumé
- Tu l’as lu ?
- Paroles de lecteurs
- Mon petit mot
- Édition papier
- Prologue
Résumé
Un peintre à court d’argent. Une châtelaine criblée de dettes. Une relation volcanique !
1876
Sous le soleil ardent de Provence, les larmes d’Eugénie ont un goût amer. Un goût de solitude et de désespoir. Son père vient de mourir, l’abandonnant seule à son sort avec de terribles dettes. Désormais, elle n’a plus le choix : pour survivre, elle va devoir vendre le magnifique domaine Gustavin et le château de ses ancêtres. Vendre pour se réfugier dans une petite maison du centre-ville d’Aubagne, dernier vestige de la fortune familiale. Oui mais voilà, la maison est occupée. Par un rustre de la pire espèce – un peintre, qui refuse de payer son loyer et de lui laisser le logis. Mais Eugénie n’a pas dit son dernier mot, ça non : le peintre va débarrasser le plancher, de gré ou de force ! Elle a déjà mille et une idées pour le convaincre de partir…
Tu l’as lu ?
Si toi aussi tu as lu ce roman, n’hésite pas à laisser ton avis sur Amazon – ainsi que sur les plateformes de lecture (de type Babelio, Livraddict, etc.) si le cœur t’en dit ! C’est ton avis qui oriente les futurs lecteurs et lectrices, et qui contribue à faire connaître le roman. D’avance, je t’en remercie !
Paroles de lecteurs
C’est une histoire qui sent bon la lavande, dans laquelle résonne les bruits de la Provence. Une novella fraîche et légère qui vous emporte dans le midi du XIXème siècle, où deux forts caractères s’affrontent, se troublent et se tournent autour. Rien de commun, a priori, entre une châtelaine et un peintre sans le sou à une époque où les différences sociales étaient un fossé infranchissable.
Sy Vil
L’attraction plus forte que les difficultés est amenée graduellement par la plume agréable d’Anna Lyra et vous embarque jusqu’à la fin.
Comme tout le monde, j’ai des auteurs favoris dont j’achète les livres les yeux fermés, Anna Lyra est une de ceux-là.
Une plume élégante et non dénuée d’humour, des personnages attachants et une jolie romance avec en arrière-plan Marseille et ses environs et la peinture impressionniste. On s’imagine assez bien sur place, à écouter le chant des cigales et à voir Thomas et Eugénie s’affronter puis s’aimer.
Aurore
Un beau roman d’amour comme je les aime : doux, sensuel et bourré d’humour.
Zahardonia
Anna Lyra est une auteure au style léger et délicat qui traite ses romans avec la plus grande justesse de sentiments et au plus près de la vérité historique.
L’humour se lie habilement à l’étincelle romantique qui voyage dans l’air de cette aventure peu banale. De la rencontre entre deux tempéraments forts découle une romance adorable, agréable à souhait. La plume d’Anna Lyra s’avère fluide, précise, la tension monte, les attirances gagnent en flamboiement au fil des scènes. La Provence devient un très bel écrin pour deux cœurs qui ne pensaient pas trouver l’amour. Les personnages posés sur le papier sont très bien décrits, avec talent, simplicité, ils marquent l’esprit. A la fois attachants, énervants, séduisants, remplis de pointes drôles, sensuelles, les liens entre Eugénie et Thomas se dégustent comme un bonbon.
3Moopydelfy
Mon petit mot
L’histoire de ce roman n’est pas banale… Par un curieux hasard, je suis tombée sur un concours organisé par Harlequin pendant l’été 2014, dont l’intitulé m’a plu. Des concours, j’en ai fait beaucoup quand j’étais ado et là je dois dire que l’envie m’a passée ; pourtant, cette histoire de romance à développer dans un été a éclos dans ma tête et… Je ne pouvais pas faire autrement que de l’écrire, même si la date limite du concours était toute proche.
Pour quelques touches de passion a remporté le concours ! J’étais la première étonnée, à vrai dire, car je l’ai écrit avec un tel enthousiasme, en riant parfois toute seule devant mon écran au cours de certaines scènes cocasses, que j’étais à mille lieues de penser décrocher le premier prix… Je n’en croyais pas mes yeux à l’annonce des résultats. ^^
Il a été publié chez Harlequin dans la collection HQN en 2015. Ce fut le début d’une belle aventure chez cet éditeur, puisque j’ai ensuite écrit pour la collection Victoria, et depuis récemment pour la collection Aliénor.
Ce roman, c’est le commencement de tout pour ma collaboration avec les éditions HarperCollins/Harlequin.
Édition papier
La version broché de Pour quelques touches de passion est disponible sur Amazon exclusivement. Ce roman est paru à l’origine dans la collection HQN, qui est 100% numérique, ce qui fait qu’il n’existait pas de version papier…
Par conséquent, en 2020, j’ai récupéré mes droits pour la version papier auprès de mon éditeur : désormais, tu peux si tu le souhaites lire Pour quelques touches de passion en tournant de vraies pages ! 😉
Prologue
En ce début du mois de juin 1876, une chaleur étouffante s’abattait impitoyablement sur la cité phocéenne. L’été serait particulièrement chaud, à l’évidence… Déjà, les Marseillais parcouraient les rues d’un pas plus traînant, se hélaient avec des voix plus lasses sous les ardents rayons du soleil.
Engoncée dans une robe sombre bien trop chaude pour la saison, une jeune femme descendait la Canebière d’une allure raide, presque mécanique. Tel un être désincarné. Elle ne prêtait aucune attention aux fiacres qui la frôlaient ni aux cloches du tramway qui résonnaient gaiement au-dessus de la joyeuse valse des casquettes, des chapeaux melon et des ombrelles. Rien ne semblait l’atteindre. L’une de ses mains gantées de dentelle noire tenait mollement une lettre à l’enveloppe ouverte, ainsi qu’un document portant un sceau notarial.
Elle s’arrêta devant une porte de bois sculpté flanquée d’une étincelante plaque de laiton, hésita quelques secondes devant les grandes lettres gravées, prit une profonde inspiration…
Son destin allait se jouer là, dans quelques minutes.
La porte fit entendre un grincement en tournant sur ses gonds. Un souffle de fraîcheur assaillit la jeune femme, qui demeura immobile un instant, frappée par le silence et l’obscurité de l’entrée, saisie d’un mauvais pressentiment tout autant que par l’atmosphère glaçante de l’endroit.
Un employé au long nez chaussé de lunettes ovales la salua d’une courbette, lui indiquant un petit salon où patienter. Elle refusa d’un geste poli. À en juger par la pendule massive en bronze doré qui cliquetait paisiblement sur une commode marquetée, au fond de la pièce, elle était juste à l’heure et M. Fournier, son banquier, se targuait de respecter ses horaires à la minute près.
Effectivement, la porte de son bureau ne tarda pas à s’ouvrir.
— Mademoiselle Eugénie Gustavin ! Entrez et asseyez-vous, je vous en prie.
Il referma la porte derrière elle, et prit place dans son fauteuil à haut dossier avec toute la distinction d’un homme du monde. Sa mise parfaite et son monocle contrastaient d’étrange façon avec son fort accent marseillais. C’était la première fois qu’Eugénie le rencontrait : ils n’avaient communiqué jusqu’à présent que par voie épistolaire, et avant cela… c’était son défunt père, bien entendu, qui gérait les affaires financières.
La voix sonore du banquier la tira de ses pensées.
— Je suis heureux de pouvoir vous parler en personne, mademoiselle. Merci d’avoir répondu à ma demande. Comme vous l’avez compris, le décès de votre regretté père, l’an passé, a eu des conséquences fâcheuses pour votre situation financière, et… je ne peux différer les choses indéfiniment.
— Je le sais bien, convint Eugénie en baissant modestement les yeux. Et je vous remercie d’ailleurs de votre prévenance, monsieur Fournier.
— Je me suis efforcé de retarder l’échéance, pour vous permettre de trouver une solution à vos ennuis et par égard pour votre père… Mais je ne puis prolonger ce délai.
Eugénie plaqua sur son visage un sourire guindé, dans l’attente du couperet qui ne tarderait pas à s’abattre. Le banquier se perdit alors dans un discours sans fin sur le fonctionnement de l’hypothèque, les prolongations légales de remboursement, les saisies de biens mobiliers et immobiliers… Elle ne l’écoutait que d’une oreille, tâchant de faire bonne contenance, malgré l’angoisse qui l’étreignait de ses doigts de glace et l’affolement qui commençait à la gagner.
— Allez droit au but, monsieur Fournier.
— Très bien… Vous n’êtes pas sans savoir que la majorité de vos biens sont déjà hypothéqués, et que la banque a prêté à votre père des sommes exorbitantes. Sans remboursement de votre part avant l’automne, nous devrons saisir ce qui est encore à vous, c’est-à-dire le château Gustavin et son domaine.
— Je vais trouver un moyen de payer ces dettes, monsieur Fournier, je vous en donne ma parole…
Le banquier l’interrompit avec un geste d’impuissance.
— Devant l’ampleur des sommes à rembourser, j’ai bien peur que vous ne soyez dans l’obligation de vendre le domaine, mademoiselle Gustavin. Je peux vous trouver un acheteur rapidement… Bien sûr, vous ne disposerez pas du temps nécessaire pour négocier un bon prix, mais vu votre situation, le plus tôt sera le mieux ! Les procédures sont ralenties pendant l’été, ce qui vous laisse le temps de prendre vos dispositions pour trouver un nouveau logement.
Un nouveau logement ?
Il sembla à Eugénie que son cœur cessait de battre.
Qu’allait-elle devenir ?
— Votre dossier comprend également un compte bancaire à votre nom, poursuivit le banquier en évitant son regard, que votre père souhaitait vous transmettre tel quel. Il s’agit de… mmmh, votre ancienne… dot, je crois.
Le malaise du pauvre homme était compréhensible. À l’époque, le drame qui avait frappé Eugénie avait terriblement fait jaser, tant à Aubagne que dans les cercles de jeu de son père, à Marseille. Son fiancé avait été tué à Sedan six ans plus tôt dans d’horribles circonstances, la laissant désemparée et dans l’impossibilité de trouver un bon mari. Le mariage étant prévu de longue date, les insouciants fiancés s’étaient donné un peu d’avance dans l’attente de leurs noces… Ils avaient cédé à leur passion dans un élan de confiance. Ni l’un ni l’autre n’imaginait alors que leurs existences prometteuses, à peine entamées, pouvaient basculer si facilement ; ils ne soupçonnaient pas encore la fragilité du bonheur. Sa volatilité. Après le décès brutal de son fiancé, Eugénie s’était repliée sur elle-même, vivant en recluse dans la demeure familiale et ne cherchant plus d’époux.
Le discours monocorde du banquier s’interrompit provisoirement comme il cherchait ses mots, la ramenant à la réalité.
— Il y avait bien autre chose, il me semble… Voyons… Un appartement ? Une boutique ?
Il compulsa la pile de documents couvrant son bureau, pour saisir finalement la feuille que lui tendit Eugénie. Elle se félicita de l’avoir apportée. Elle n’entendait pas grand-chose aux affaires, mais ce titre de propriété lui avait paru important.
— Voilà ! reprit le banquier. Une maison de ville dans le centre d’Aubagne.
— Elle appartenait à ma grand-mère, précisa Eugénie. Le locataire de mon père l’habite toujours.
Dieu seul savait pourquoi son père n’avait pas hypothéqué cette minuscule maisonnette, qui tenait plus de l’appartement misérable d’un pauvre hère que de la résidence secondaire d’un riche propriétaire foncier… Le rez-de-chaussée n’ouvrait que sur un débarras et un escalier, qui conduisait à l’étage où se trouvait l’unique pièce à vivre. Chambre et cuisine. Un véritable taudis, comparé au manoir familial ! Pourtant, après tous les bouleversements qui avaient ébranlé sa vie, cette maison représentait peut-être son salut.
— Fort bien, conclut-elle en récupérant son document. Si vous pouvez trouver un acheteur pour le domaine, je vous autorise à nous mettre en relation. Je vais, de mon côté, procéder à la mise en vente et publier quelques annonces dans les journaux.
— N’oubliez pas : vous devez produire la somme avant septembre pour éviter la saisie. Passé ce délai, je crains de ne plus pouvoir vous aider…
— Je l’aurai, monsieur Fournier. Quitte à vendre en dessous du prix du marché… Mais j’aurai l’argent, et il me restera la maison d’Aubagne.
Le banquier tiqua. Il se leva et la reconduisit galamment à la porte, visiblement perplexe.
— Cependant… N’avez-vous pas un locataire ?
— Si, c’est un fait. Ce monsieur devra donc se trouver rapidement un autre gîte.