Les Ombres d’Édimbourg, tome 3/3
Urban fantasy — Écosse — 1ère édition juin 2021 — Disponible en numérique et broché grand format
- Résumé
- Tu l’as lu ?
- Mon petit mot
- Prologue
- Lecture bonus
Résumé
C’est officiel : les Enfers vont déferler sur le monde depuis Édimbourg. Sauf si Ian et Emily parviennent à unir druides et sorcières autour d’eux pour vaincre Carron…
Le druide corrompu a gagné en puissance et nul ne sait comment l’arrêter ; sa magie noire est en train de transformer la ville en véritable bombe d’énergie paranormale. Pour ne rien arranger, il semble qu’une entité démoniaque ait franchi le vortex de Calton Hill pour visiter Édimbourg, semant la mort sur son passage… Il y a aussi fort à parier que le peuple des fées cherche à récupérer la Larme de Persine.
Au milieu de la panique générale qui prend possession de la ville, Emily tient bon. Maintenant qu’elle a trouvé sa place, elle entend bien ne pas laisser Carron tout détruire ! Même s’il lui faut pour cela descendre au plus profond des Ombres d’Édimbourg : dans les sinistres Voûtes.
Elle a son épée, et compte bien s’en servir. Mais pour ce dernier combat, cela risque de ne pas suffire…
Tu l’as lu ?
Si toi aussi tu as lu ce roman, n’hésite pas à laisser ton avis sur Amazon – ainsi que sur les plateformes de lecture (de type Babelio, Livraddict, etc.) si le cœur t’en dit ! C’est ton avis qui oriente les futurs lecteurs et lectrices, et qui contribue à faire connaître le roman. D’avance, je t’en remercie !
Mon petit mot
Clore une trilogie, ce n’est jamais facile… Mais clore celle-ci s’est révélé très ardu pour moi ! Je me suis beaucoup investie dans cette saga, qui m’a poussée à (re)devenir autrice indépendante et à me sentir libre d’écrire comme j’en avais envie. Cette trilogie représente à la fois un défi, un saut dans l’inconnu et le souffle du vent de la liberté !
Comme je n’arrivais pas à dire au revoir à mes personnages, ils réapparaîtront bientôt dans une comédie romantique de Noël… 😉
Prologue
Nuit du 25 au 26 mars 2019
La torche de l’agent Bain tressautait sur les ombres luisantes de pluie qui bordaient Craigmillar Castle Road. On n’entendait rien d’autre que les pulsations régulières des gouttes d’eau s’écrasant au sol. L’éclairage public ne révélait rien des ténèbres environnantes… Trois lampadaires avaient mystérieusement décidé de griller la même nuit, au même endroit.
Une veine pour toutes les bestioles nocturnes.
L’agent Bain fit quelques pas sur l’asphalte mouillé, fouillant l’obscurité de son halo lumineux. Tendu. Il avait beau essayer de calmer sa respiration, de ne pas penser à la raison de sa présence ici cette nuit, il ne parvenait pas à endiguer l’inquiétude qui grandissait en lui.
La voix rocailleuse de son collègue le fit sursauter.
— Hé, Bain !
— Oui, Roy ?
— Qu’est-ce que tu fous ? Tu vas voir, oui ou non ?
— Ouais… J’y vais.
En vérité, Bain se demandait pourquoi c’était toujours à lui de jouer les éclaireurs. Il était plus âgé que Roy ; de quelques mois seulement, d’accord, mais tout de même. Il songea furtivement que son coéquipier ne s’était jamais montré fort courageux sur le terrain… Encore moins maintenant que tout partait vraiment en vrille dans cette ville. On ne comptait plus le nombre d’appels pour des agressions, des tentatives de meurtre, des vols à l’arraché, voire carrément des manifestations démoniaques ou des apparitions de fantômes. Des trucs de dingues.
Cette fois, ils étaient sur la piste d’un loup. Ou d’un ours, ou d’un tigre, selon les témoignages farfelus qui leur étaient parvenus ; en tous cas, un gros animal traînait dans le coin. S’il n’avait jusque-là occasionné aucun dégât, il causait une frousse bleue aux habitants du quartier. La déposition la plus digne de foi mettait en scène une solide bête de type canidé, ressemblant à un loup plus grand que d’ordinaire.
Roy et Bain avaient finalement été dépêchés sur les lieux, armés de leurs seuls pistolets de service. Lorsque Bain avait protesté, arguant du danger encouru, leur chef avait levé les bras au ciel en signe d’impuissance. En quelques jours, la police d’Édimbourg s’était retrouvée inapte à répondre à toutes les demandes, et la plupart étaient si tirées par les cheveux que personne n’y accordait vraiment foi…
Un loup, un tigre ou un ours, en pleine ville ? Ce qu’il faut pas entendre.
Bain avait pourtant la main tremblante et le pas mal assuré. Il avait vu et entendu plus de choses incompréhensibles en quelques jours que durant toute sa vie ! À croire que tout le monde devenait fou. Même Roy. Lui, se mettait à gober toutes ces fadaises. Alors, maintenant, Bain commençait à douter. Ils roulaient tranquillement, tout à l’heure, à l’affût du moindre signe de bête rôdeuse, quand ils avaient remarqué des feuillages qui s’agitaient. Assez fort, contre le vent.
Si c’était vrai ? S’il se retrouvait devant un loup, bien réel, ou tout autre foutu animal étrange ? Voire…
Et si ces conneries de loups-garous existaient ?
La femme de Bain adorait les histoires de loups-garous. Elle en lisait, en regardait à la télé, et avait même tenté d’en écrire. C’était son truc. Bain n’y avait jamais accordé autre chose qu’une tendre indulgence : il trouvait touchante cette passion – qu’il jugeait personnellement toute féminine – pour des créatures sombres et dangereuses, bourrées de sex-appeal. Des créatures dont tout le monde savait qu’elles n’étaient qu’invention de rêveurs ou de fêlés aimant se faire peur !
Cette nuit, cependant, il en venait à douter. À envisager l’inenvisageable. Il faut dire qu’entre la pluie et l’atmosphère de psychose qui s’était emparée de la ville, c’était vraiment le moment opportun pour s’interroger sur l’existence des loups-garous !
La silhouette d’un petit animal, sans doute un chat, bondit soudain à quelques pas de lui avant de disparaître dans l’obscurité.
Bain souffla comme un bœuf. Il n’avait pas eu conscience d’avoir retenu sa respiration avant ce moment, et le soulagement l’envahit. Dire qu’il venait de se faire des films sur les loups-garous… pour un vulgaire matou en maraude !
— Alors ? insista Roy, depuis le siège passager de la voiture de patrouille.
— C’était un chat.
— Quoi ?
— Comme je te le dis : un putain de chat ! Voilà pourquoi on nous a envoyés ici à deux heures du mat’.
— Fais chier…
Bain n’avait pas l’intention de rester sous la pluie, à vérifier si le félin était seul dans les parages. Et puis, si les signalements dataient de quelques jours, l’animal ressemblant à un loup n’était sans doute plus là. Tant mieux ! Il se tourna vers la voiture lorsque sa torche effleura un objet à la pâleur de linceul. Plus loin, sous les branches d’un bosquet.
L’agent ne pouvait pas se permettre de ne pas aller voir… C’était son job. Et au point où il en était, plongé jusqu’au cou dans une situation qui lui déplaisait souverainement, autant le faire bien, son job ! Il ne serait pas dit qu’il avait la pétoche.
Fronçant les sourcils, il s’éloigna de la voiture en ignorant son coéquipier.
— Ben alors, tu viens ? Pas la peine de moisir ici. Bain ?
Toujours sans répondre, le policier s’approcha d’un buisson. Quelque chose émergeait des feuilles, tendu vers la route en une supplique figée.
Une main.
Étrangement, le bras de Bain ne tremblait plus. Sans doute l’horreur du moment avait-elle remplacé la peur de l’inconnu… Il était sûr désormais de ne trouver ni loup ni créature d’aucune sorte : quelle qu’eût été la bête qu’on les avait envoyés traquer, elle avait déjà commis son forfait et devait être loin, à présent.
Le faisceau de la torche de Bain suivit mécaniquement le bras maigre, aussi blanc qu’un os, jusqu’au visage émacié tordu en un rictus hideux. Une vision de cauchemar, comme il n’en avait encore jamais eu.
Bain voulut demander à Roy de le rejoindre, mais seul un coassement étranglé s’échappa de ses lèvres.
C’était une femme. Sans doute assez jeune, même si elle semblait prématurément vieillie. La peau pendait, flasque, sur ses os. Ses cheveux pleins de boue formaient une masse noire compacte autour de sa nuque. Elle paraissait si frêle, si insignifiante… Ce corps sans vie ressemblait à un déguisement d’Halloween abandonné dans les fourrés. Et pourtant, peu de temps auparavant, cela avait été un être humain.
Le crime devait être récent.
Y avait-il crime ?
Bien sûr ! Elle ne s’est pas fait ça toute seule, bougre d’âne.
Et un loup, garou ou non, n’opérait pas ainsi. Un animal sauvage aurait dévoré le corps, tout simplement.
— Bain, tu réponds ? Putain, mais qu’est-ce que tu fous ?
— Une seconde…
— Pourquoi ? Le chat a fait des petits dans le buisson et tu veux en garder un ?
— Il faut passer un appel radio.
Roy poussa un soupir excédé.
— T’es sûr de toi ? Parce que si c’est pas vraiment important, du genre loup géant ou macchabée tout frais, on va me rire au nez…
— Utilise cette putain de radio, Roy, et grouille-toi !
Bain prit un moment pour raffermir sa voix, qui était partie dans les aigus.
— Appelle le chef, ordonna-t-il. Dis-lui de se ramener avec une ambulance et tout le matos de la crim’. On a effectivement un macchabée sur les bras, et pas joli-joli.
Roy parla un instant dans la radio, ses mots se perdant dans le martèlement de la pluie.
Une ombre voila le visage de la morte dans un bruissement furtif.
Bain leva la tête. Un oiseau de proie venait de s’envoler du bosquet. Une sorte de hibou. Rien d’anormal, en pleine nuit.
— Ils arrivent, cria Roy en claquant la portière. C’est un loup qui a fait ça, tu penses ?
— Non.
— T’en es sûr ? Certain ?
— Le corps est intact. Enfin… Non, pas vraiment, mais il n’y a pas de traces de morsures d’après ce que je peux voir.
— OK. Bon, euh… Je reste là pour répondre à la radio, si jamais… Au cas où.
— Ouais, ouais.
Sans surprise, son collègue lui laissait tout le boulot. Il avait sans doute encore la frousse de se trouver nez à nez avec un loup-garou ou une autre bestiole imaginaire ! Bain allait devoir monter la garde près du cadavre en attendant la cavalerie. Il commit l’erreur de jeter un nouveau regard à la victime et sentit la steak pie de son repas du soir danser la petronella[1] dans son estomac.
Ce visage… Ce visage le terrifiait. Il avait l’impression de contempler l’épouvante à l’état pur. Comme si cette femme était morte de peur. Il songea avec un ricanement que Roy avait tout faux. Il était inutile d’avoir peur de créatures fantasmagoriques : c’est cette femme, qui foutait les jetons. Cette grimace déformant atrocement ses traits.
La peur. C’était la peur elle-même, qu’il fallait craindre.
Bain ferma un instant les paupières, mais il savait qu’il serait hanté à jamais par l’expression de terreur absolue de ces yeux vides, écarquillés vers le ciel nuageux jusqu’à jaillir de leurs orbites.
[1] Danse traditionnelle écossaise.
Lecture bonus
Pour les AnnaLyr’Addicts, j’ai écrit cet épisode bonus qui dévoile une « histoire dans l’histoire »… Car j’ai dissimulé une romance dans ce tome 3 : si tu as été attentif ou attentive, tu l’as peut-être remarqué ? Abonne-toi à mon cercle de lecteurs VIP, ou AnnaLyr’Addicts, pour recevoir gratuitement cette novella et découvrir ce qu’ignorent Ian et Emily au cours de ce 3ème tome. 😉