Les Ombres d’Édimbourg, tome 2/3

Urban fantasy — Écosse — 1ère édition décembre 2020 — Disponible en numérique et broché grand format

  • Résumé
  • Tu l’as lu ?
  • Paroles de lecteurs
  • Mon petit mot
  • Prologue
  • Lecture bonus
Les Ombres d'Edimbourg Anna Lyra La Larme de Persine

Résumé

Découvrir à vingt ans qu’on est une sorcière doublée d’une empathe, ce n’est pas évident… Surtout quand un démon menace d’anéantir le monde et que la sorcière en question transgresse le pire interdit possible : tomber amoureuse d’un druide.

Le temps des choix est venu. Alors que Carron essaie de libérer les Enfers sur Terre, Emily découvre à la fois ses origines et ses pouvoirs de sorcière. Elle doit vite apprendre à les maîtriser, mais sur qui peut-elle vraiment compter ? Sur les sorcières, dont la Gardienne semble poursuivre ses propres objectifs ? Sur les druides, dont l’un fait battre son cœur un peu trop vite – au mépris du Code qui interdit toute relation entre druides et sorcières ?

Emily est à la croisée des chemins. Choisira-t-elle de rejoindre la Confrérie des sorcières, où son destin et son héritage semblent la mener, ou bien aidera-t-elle les druides à sauver le professeur Campbell ?

Et s’il était déjà trop tard pour fédérer les créatures surnaturelles d’Édimbourg contre leur véritable adversaire ?

Tu l’as lu ?

Si toi aussi tu as lu ce roman, n’hésite pas à laisser ton avis sur Amazon – ainsi que sur les plateformes de lecture (de type Babelio, Livraddict, etc.) si le cœur t’en dit ! C’est ton avis qui oriente les futurs lecteurs et lectrices, et qui contribue à faire connaître le roman. D’avance, je t’en remercie !

Paroles de lecteurs

Ne passez pas à côté de cette série vraiment plaisante. Vivement le tome 3. ♥

Paule

J’avais déjà beaucoup aimé le tome 1, mais celui-ci le surpasse. Impossible de le lâcher une fois commencé !

Lune d’Argent

Pas de temps mort dans ce nouveau tome rythmé par les rebondissements et les découvertes, qui ne donne qu’une envie : découvrir la suite !

Aurore Aylin

Mon petit mot

J’ai écrit et publié ce roman en traversant une dure période de ma vie. Retrouver la verve d’Emily, le côté protecteur de Ian et les aventures surnaturelles de leur petit groupe m’a permis de tenir le cap, et vos retours m’ont ensuite comblée de joie ! Merci à vous tous.

Prologue

Quelque part en un lieu hors du temps humain.

Il ne faisait pas froid. Ni sombre. L’écho des cavernes de Gilmerton Cove avait fait place au chant mélodieux d’oiseaux inconnus ; à la place de la puanteur souterraine, mélange de poussière de roche et de moisissures, de doux parfums de fleurs embaumaient l’air.

Les yeux encore fermés, James laissa ses pensées vagabonder… Il ne se souvenait plus de l’endroit où il se trouvait mais un puissant sentiment de paix engourdissait agréablement son esprit. Il ne ressentait nulle peur, nulle angoisse. Ces émotions n’existaient tout simplement pas, ici.

Une vive douleur transperça sa cuisse. Il se redressa en poussant un cri, et le regretta aussitôt : un brusque vertige le saisit, la nausée monta en lui. Comme un mal de mer.

Il eut soudain l’impression d’avoir voyagé.

Longtemps.

Douloureusement.

— Il s’éveille enfin, Majesté.

James se frotta les yeux, éberlué par ce qu’il découvrait autour de lui.

Il était allongé sur un lit d’humus parsemé de minuscules fleurs d’un jaune vif, et une assistance des plus étranges l’encerclait. Des hommes et des femmes, élancés comme des lianes, souples comme des roseaux, vêtus de voiles d’un tissu si fin qu’il semblait aussi léger qu’une brise. Des ceintures ornementées leur tombant presque jusqu’aux pieds et des bijoux argentés, probablement en mithril, leur donnaient une allure de fresque médiévale miraculeusement ranimée… Tous possédaient un physique avantageux. Les traits fins et délicats, mais une expression furieuse lovée au fond de leurs grands yeux en amande.

— Des faeries[1], murmura James dans un souffle.

— Mettez-le debout, ordonna une voix sèche.

Deux hommes, dont l’apparence filiforme dissimulait une force surprenante, le relevèrent sans ménagement. L’un des deux tenait une sorte de lance avec laquelle, selon toute probabilité, il avait tantôt piqué la cuisse de James.

Celui-ci tenta de les repousser grâce à un champ de force, mais ne réussit pas à mobiliser l’énergie vitale de la nature qui l’environnait. Il se souvint brusquement.

Mes pouvoirs… Les Sourciers m’ont pris mes pouvoirs.

— Bien. Qu’il approche.

Les deux cerbères forcèrent le professeur à avancer à travers les rangs de l’assemblée. Les faeries s’écartaient sur leur passage en affichant soit une franche hostilité, soit un vague dégoût.

Ils parvinrent devant une sorte de mur végétal. James mit quelques secondes à comprendre que cet enchevêtrement de nœuds grisâtres, parcouru de lierre aux feuilles bleutées, constituait le tronc d’un arbre aux proportions formidables. Il leva lentement la tête vers les frondaisons. Elles étaient si hautes et si épaisses qu’elles bloquaient les rayons du soleil, créant au sol une douce clarté que James était bien en peine d’attribuer à un moment précis de la journée.

Ses yeux redescendirent, et…

Alors, il la vit, elle.

Une femme était assise au creux du tronc, si bien dissimulée dans l’entrelacs de branches et de racines qu’elle semblait appartenir à l’arbre lui-même. Une femme magnifique. Sans âge. Elle se trouvait au-delà du simple concept de temps… Au-delà du concept de beauté.

La reine des fées.

Le doute n’était pas permis. James avait vaguement entendu parler d’elle, au travers de récits de seconde main, la plupart du temps. Il ne connaissait personne qui se soit rendu chez les faeries. En tout cas, personne qui en soit revenu pour raconter ce qu’il y avait vu.

La reine se leva gracieusement, dépliant un grand corps harmonieux. Elle portait une tunique sans manches, dont la simplicité rehaussait encore l’élégance naturelle de ses mouvements. Le myosotis glacial de ses iris était fixé sur James, qui demeura pétrifié. Les lèvres roses de la reine s’entrouvrirent, mais l’ordre abrupt qui en jaillit le déconcerta.

— Qu’il s’agenouille !

Aussitôt, la poigne les deux gardes obligea le professeur à obtempérer.

Il chuta à quatre pattes sur la terre meuble, riche de nutriments et de minéraux. Même privé de ses pouvoirs, James en ressentait toute la foisonnante vitalité. Ses doigts s’enfoncèrent dans cet humus, goûtant avec plaisir la fraîcheur du sol. Par réflexe, il tenta de demander de l’aide à la terre, d’y puiser un peu de vigueur… En vain.

Je suis bel et bien sans pouvoir, à la merci des faeries.

Les fées écossaises n’étaient pas connues pour leur bienveillance envers les humains, et pénétrer dans leur royaume sans autorisation représentait un crime grave.

— Que fais-tu ici ? s’enquit la reine comme si elle avait lu dans ses pensées. Réponds prestement.

— Je… Majesté, c’est un accident. J’ai été envoyé ici, c’était involontaire, et…

— Involontaire, vraiment ? cracha un homme si blond que sa longue chevelure et sa barbe en pointe semblaient immaculées. Nous savons que vous êtes un proche de l’élue ! C’est elle qui vous a mandé ici, n’est-ce pas ? Parlez !

La reine leva une main.

— Du calme, Eolas. Je sais fort bien qui est cet homme… Ou plutôt, ce draoidh[2].

— Majesté… Reine Caelia ?

Elle se tourna vers James, ce qui lui confirma qu’il avait vu juste. Il s’agissait bien de la dernière reine des fées connue, Caelia, qui était montée sur le trône des faeries pendant le Moyen-Âge du temps humain.

Son terrible regard transperça le professeur, qui rassembla son courage pour reprendre la parole.

— Majesté, je vous assure qu’il s’agit d’une pure coïncidence. Je n’ai pas souhaité vous offenser en pénétrant dans votre Royaume.

— Es-tu un compagnon de l’élue, oui ou non ?

L’élue ? James réfléchit à toute vitesse.

Ce ne pouvait être qu’Emily. La jeune fille apparue miraculeusement juste avant le réveil de Carron, une sorcière dotée de pouvoirs encore mystérieux et d’un collier magique… Sans oublier son épée, qui l’avait choisie. Oui, Caelia parlait d’Emily. James en aurait parié son kilt d’apparat, celui qu’il ne sortait de son armoire que pour les grandes occasions.

— Répondez à Sa Majesté ! gronda le dénommé Eolas, une main ostensiblement posée sur la garde d’une dague ou d’un poignard glissé à sa ceinture.

— Oui, je connais l’élue. Mais je vous assure que…

— Parfait, coupa encore la reine.

Elle claqua des doigts.

— Gentraige[3] ! Goltraige[4] !

Deux grands blonds à la ressemblance frappante s’approchèrent et ployèrent le genou dans un bel ensemble.

— L’a-t-elle toujours ?

— Oui, ma reine, acquiesça le plus proche de James, qui arborait un visage légèrement plus avenant que l’autre. Elle le porte autour de son cou et ne s’en sépare jamais.

— Voilà qui est bien. Goltraige ?

Le deuxième homme leva les yeux, l’expression fermée.

— Je veux que tu partes sans tarder pour transmettre un message à l’élue. Son draoidh contre le collier.

Elle plongea la main dans une bourse de cuir pendue à sa ceinture, puis tendit un petit objet à Goltraige.

— Remets-lui ceci.

James eut le temps d’apercevoir un tube de verre empli de grains de quartz rose qui, défiant la gravité, flottaient lentement de gauche à droite. Goltraige empocha vite l’objet, salua et disparut dans l’assistance.

— Majesté, intervint James. J’ignore quelles sont vos intentions, mais je suis persuadé que nous pouvons trouver un terrain d’entente. Il est inutile de menacer mes amis !

Caelia lui accorda un rapide regard avant de se désintéresser de lui. Elle s’éloigna d’une démarche chaloupée, dictant des instructions à Eolas qui s’empressait à son côté.

— Que tout soit prêt pour recevoir l’élue dans les règles… Tu me comprends. Oh, et veille à ce que le vieux draoidh ne puisse rien tenter pour contrecarrer nos projets.

— Reine Caelia ! cria James. Je vous en prie, écoutez-moi.

— Personne ne donne d’ordres à notre souveraine, cracha l’un de ses deux gardes en lui assénant un violent coup qui l’étala au sol. Toi moins que quiconque, draoidh.

James se releva avec toute la dignité qu’il put rassembler. En l’absence de ses pouvoirs, il se trouvait aussi démuni qu’un homme normal. Un homme très âgé, bien plus que son apparence le laissait supposer. L’énergie de la nature et un certain éclat de magie de sorcière, qu’il avait reçu en cadeau à une époque lointaine, lui avaient permis de vivre plus longtemps que prévu en conservant une belle vitalité. Plus d’une centaine d’années… Mais à présent, il sentait tout le poids de sa longue vie terrestre le rattraper.

Il suivit ses gardes en tâchant de garder la tête haute. Le cerveau en ébullition.

Que pouvait-il faire ? Qu’est-ce qu’un vieil homme comme lui pouvait contre le redoutable peuple des fées ? Il était bel et bien piégé. Impuissant, pour la première fois de sa vie.

Les faeries allaient se servir de lui comme appât pour retirer son collier à Emily, et il était dans l’incapacité de les en empêcher.


[1] Des fées.

[2]      Prononcer « drou-i » : nom gaélique du druide. Le pluriel s’écrit draoidhean, et le féminin ban-draoidh.

[3]      « Refrain du sourire ».

[4]      « Refrain de tristesse ».

Lecture bonus

Pour les AnnaLyr’Addicts, j’ai écrit cet épisode bonus autour du vol de la Larme de Persine par Thomas Reid… Comment a-t-il fait pour dérober cette amulette à la reine des faeries ? Abonne-toi à mon cercle de lecteurs VIP, ou AnnaLyr’Addicts, pour recevoir gratuitement cette nouvelle.