Amours dans les Highlands, tome 2/2

Romance historique — Écosse — 1ère édition avril 2016 — Disponible en numérique et broché grand format.

  • Résumé
  • Tu l’as lu ?
  • Paroles de lecteurs
  • Mon petit mot
  • Édition papier
  • Prologue
La vengeance du Highlander romance historique Anna Lyra
La vengeance du Highlander Papier Anna Lyra

Résumé

Sous la menace d’un mariage forcé, Moira fuit loin du château de son frère, le chef du clan MacDonald. Si elle parvient à rejoindre sa mère sur l’île de Skye, peut-être pourra-t-elle échapper au sinistre destin qu’on a tracé pour elle. Mais ses espoirs d’atteindre l’île seraient peu de chose sans l’aide de Kieran, un mystérieux Highlander rencontré en chemin. Au côté de ce guide fort et débrouillard, Moira ne redoute plus les dangers de la route. Du moins, tant qu’elle ne révèle pas sa véritable identité… Car elle découvre trop tard que Kieran est un MacLeod, un ennemi juré de son clan. Et qu’il n’a qu’une idée en tête : se venger des MacDonald, qui ont assassiné les siens…

Tu l’as lu ?

Si toi aussi tu as lu ce roman, n’hésite pas à laisser ton avis sur Amazon – ainsi que sur les plateformes de lecture (de type Babelio, Livraddict, etc.) si le cœur t’en dit ! C’est ton avis qui oriente les futurs lecteurs et lectrices, et qui contribue à faire connaître le roman. D’avance, je t’en remercie !

Paroles de lecteurs

Intéressante différence dans cette romance : non seulement le Highlander qui en est le héros n’est pas un laird, fils de laird ou neveu de laird, mais plutôt un voyou vivant de contrebande, tricheries et autres rapines, mais en plus, il vit en ville et s’habille à l’anglaise.
Un bad boy, quoi.

Lune d’Argent

Un agréable voyage au cœur des Highlands pour cette belle romance historique. Merci à Anna Lyra pour ce récit mêlant Histoire et romance dans l’Écosse de Marie Stuart. On imagine les paysages grandioses, les rivages de l’île de Skye et des lochs, l’air iodé, le bruissement des kilts et des robes Renaissance . Un pur régal !

Éliane

Deux héros très attachants et qui vont vous surprendre par bien des manières. Deux grandes forces de caractères. Moira, sœur du Laird du clan des MacDonald de Sleat. Un sacré petit bout de femme tout juste âgée de dix-huit ans qui a du répondant et qui fuit une alliance de convenance. Pendant son escapade, elle croisera sur son chemin Kieran, ce Highlander très sombre et qui la bouleverse au plus haut point. Kieran, soupirs* soupirs* soupirs*. Alors lui, il est aux antipodes du Highlander de base. Si au début j’avais été quelque peu déçue, au fil des pages j’ai vite changé d’avis. Et même s’il ne veut qu’une chose c’est la vengeance de son clan, il a tout pour plaire et fera fondre le cœur de plus d’une.

Mon Paradis des Livres

Mon petit mot

Si l’on retrouve dans ce roman Marguerite et Alistair, les protagonistes de La Fleur des Highlands, les deux tomes peuvent se lire indépendamment car contrairement à La Fleur des Highlands, romance qui était autoéditée, ce roman-ci est publié chez HarperCollins France.

Édition papier

La version broché grand format de La vengeance du Highlander est disponible sur Amazon exclusivement. Ce roman est paru à l’origine dans la collection HQN, qui est 100% numérique, ce qui fait qu’il n’existait pas de version papier…

Par conséquent, en 2020, j’ai récupéré mes droits pour la version papier auprès de mon éditeur : désormais, tu peux si tu le souhaites lire La vengeance du Highlander en tournant de vraies pages ! 😉

Prologue

Stirling, Écosse, printemps 1563.

— Je n’épouserai pas cet Anglais, voilà tout.

La reine d’Écosse reposa fermement la missive sur un guéridon et fit face à son demi-frère, de dix ans son aîné. James, tout récent comte de Moray, la toisa de toute sa hauteur et croisa les bras sur la poitrine en une attitude sévère.

Aucun des deux Stewartcéderait, comme toujours.

Ce conflit latent, quasi permanent, n’était pas pour simplifier les choses, à la cour de Stirling. Le comte de Moray soutenait officiellement le règne de sa demi-sœur catholique, bien qu’il soit resté l’un deslords de la Congrégation, chefs de file du parti protestant. Ce soutien indéfectible qu’il montrait envers Marie depuis son retour en Écosse, deux ans plus tôt, avait été récompensé par divers titres et honneurs, mais James ne laissait jamais passer une occasion de plaider sa cause. Comme la jeune reine ne se laissait pas conseiller aisément, les salons de la forteresse de Stirling retentissaient bien souvent de fougueux éclats de voix…

Cette fois, il était question du remariage de Marie.

Veuve du roi François II de France, elle était libre, à vingt et un ans, de conclure une alliance, inévitable et nécessaire pour asseoir son règne, mais le choix du prétendant ne cessait de poser problème.

James tâcha de maîtriser son impatience, et s’efforça de répondre d’une voix posée.

— Le comte de Leicester a l’avantage de posséder des terres, un titre ancien, et l’assentiment de votre cousine, la reine Élisabeth d’Angleterre. De plus, il est jeune et d’aspect plutôt agréable, me semble-t-il… Il a la réputation de plaire aux femmes.

Marie haussa les épaules et se tourna vers les fenêtres. Elle parut se perdre dans la contemplation des allées et venues dans la cour haute, mais James n’était pas dupe. Ses épaules tendues et le léger tapotement de son pied sur les dalles de pierre trahissaient sa nervosité.

Prenant place avec raideur sur l’un des fauteuils à haut dossier du salon aux médaillons, il poursuivit avec malice.

— Je me suis d’ailleurs laissé dire qu’il avait eu l’heur de vous plaire, lorsque vous l’avez rencontré à Holyrood Palace, il y a quelques mois ! Le bruit court que vous avez alors partagé bien plus qu’une simple danse… Tout Édimbourg en parle, et bientôt la rumeur pourrait atteindre Londres.

— Odieuses calomnies !

— Peu importe. Le comte de Leicester est un excellent choix, et vous devriez réfléchir à l’avenir de votre règne, au lieu de chercher en vain je ne sais quel prétendant parfait.

— Je veux juste quelqu’un qui me plaise, coupa Marie en prenant place face à lui, plantant son regard bleu dans celui, sombre et un peu torve, de son impitoyable demi-frère.

James soupira, hochant la tête et mimant la résignation.

— Vous ne faites que retarder l’échéance, très chère : aucun des autres candidats ne peut obtenir votre main. Les comtes écossais, tout jolis garçons soient-ils, ne disposent pas d’appuis suffisants, et la reine Élisabeth claironne partout qu’elle n’acceptera ni un Français, ni un Espagnol, ni un Autrichien.

— Au diable ma cousine ! Depuis quand se mêle-t-elle de ma vie privée ? Savez-vous que dans ce courrier, elle a l’affront de m’appeler sa « chère sœur » ? Alors qu’elle a refusé mon invitation à séjourner à Holyrood Palace, et qu’elle intrigue pour me faire épouser ce diable de Leicester !

Elle se leva pour reprendre la lettre abandonnée. James observa son joli front plissé et ses lèvres pincées, pendant qu’elle relisait encore les recommandations d’Élisabeth Tudor.

— Il ne me plaît pas, asséna-t-elle sèchement, et je n’en veux pas comme époux.

Quel dommage qu’elle soit si jeune, si entêtée… Mais en même temps, cette jeunesse allait peut-être permettre à James d’œuvrer dans l’ombre en toute tranquillité. Comment douterait-elle de son soutien, à présent qu’il avait pris fait et cause pour elle devant tous, lui jurant allégeance et fidélité absolue ? Oui, la jeunesse de cette petite écervelée, sa naïveté seraient pour lui d’indiscutables atouts.

Un sourire incontrôlé étira ses lèvres minces, et il se reprit aussitôt.

— Les choses sont parfois plus complexes qu’elles n’y paraissent, très chère. Élisabeth n’a pas pu se déplacer en Écosse, mais elle deviendra votre alliée si vous épousez un Anglais, n’en doutez pas. Et puis, un mariage royal n’a rien à voir avec la vie privée ! Vous n’êtes pas une vulgaire fille de ferme.

Marie réfléchit un court instant, puis redressa le menton.

— Je n’épouserai pas Leicester. La discussion est close, je ne veux plus en entendre parler.

Elle quitta le salon, l’abandonnant à des pensées peu amènes.

***

James rejeta la tête en arrière sur le dossier de son fauteuil, prenant une grande inspiration pour contenir son agacement. Il contempla, au plafond, les médaillons de plâtre coloré qui représentaient ses ancêtres du clan Stewart, et qui avaient donné son nom à cette confortable pièce du logis seigneurial. Pourquoi avait-il fallu qu’il naisse bâtard ? Il se sentait tellement apte à gouverner… Il avait acquis de l’expérience, il pouvait compter sur des appuis de poids en Écosse tout comme en Angleterre et il possédait, croyait-il, une intelligence aiguisée tout droit venue de son père et des Stewart.

Cette union avec le comte de Leicester était très importante pour lui. S’il parvenait à inciter Marie à épouser le candidat de la reine Élisabeth, celle-ci lui serait suffisamment reconnaissante pour lui allouer une part de ce royaume qu’ils convoitaient tous deux… Lorsqu’ils auraient définitivement écarté sa demi-sœur du trône, Élisabeth récompenserait sa loyauté. Qui sait ? Peut-être même serait-il nommé régent d’Écosse ! Enfin, il serait libre de gouverner à sa guise.

Mais pour l’instant, Marie était reine.

Assister aux caprices puérils de cette sotte que le hasard avait placée sur le trône était presque insupportable ! Une telle frivolité mènerait le pays à la ruine, il en était certain. Combien de temps tiendrait-il ? Faire des courbettes, donner du « très chère » à cette fichue demi-sœur qu’un cruel destin lui imposait le rendrait fou, si cela continuait ainsi.

Il s’enjoignit mentalement à la patience, ferma un moment les yeux pour se calmer. Au bout de quelques profondes inspirations, il était à nouveau maître de lui-même. Sa situation ambiguë à la cour, tout horripilante qu’elle soit, avait au moins le mérite de mettre à profit ses indéniables capacités de maîtrise de ses émotions et de dissimulation de ses pensées.

Il se leva pour s’approcher à son tour de la fenêtre.

Marie était là, arpentant la cour haute en se donnant de grands airs, environnée de dames de compagnie aux robes colorées qui tournoyaient autour d’elle avec empressement, telles des perruches apprivoisées quémandant un supplément de graines. Une mascarade de cour royale.

James caressa l’arête de son long nez tout en méditant sur la nouvelle stratégie à adopter.

Puisque Marie ne se résolvait pas à épouser le comte de Leicester, il fallait l’y contraindre. Elle se sentait forte, bien sûr, mais, une fois ses principaux soutiens disparus, serait-elle toujours en position de décliner l’offre de la reine Élisabeth ?

Les grands meneurs du catholicisme écossais perdaient du terrain. Déjà, il avait persuadé Marie, l’année précédente, de condamner George Gordon, le comte de Huntly, dont le principal tort avait été de constituer une proie idéale pour lui-même… Marie n’avait rien soupçonné de ses plans : elle avait cru ses accusations et mené une guerre éclair contre le comte catholique.

Huntly mort, son comté de Moray gracieusement offert par Marie, il voyait la position de sa stupide demi-sœur s’affaiblir, et la sienne se fortifier. Il devait poursuivre en ce sens. La couper progressivement de ses appuis les plus puissants, pour ensuite la mettre au pied du mur et la forcer à épouser Leicester.

Il chercha dans sa mémoire.

En dehors de Huntly, quels étaient ses partisans les plus loyaux ?

Les MacDonald, bien sûr. Plus précisément, la branche de Sleat in Skye : l’une de ces grues à volants lui servant de demoiselle de compagnie avait épousé le laird de ce clan aussi ancien qu’influent… Un clan catholique, bien entendu. Par conséquent, la fidélité des MacDonald de Sleat allait à Marie. Il fallait rompre ce lien.

Se détournant de la fenêtre, il appela Rab, son homme de confiance de toujours, qui ne s’éloignait jamais de lui. L’une des portes du salon s’ouvrit discrètement.

— Oui, mon prince ?

— Je veux que tu partes dans les Hautes-Terres.